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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 14:19

 

(Maximus est parti en laissant les clés de son blog à sa famille.
Pour la petite histoire, il a dit comme ça :
-"Allez-y, depuis le temps que je vous entends ricaner à propos de mes vieilles histoires, allez-y, prenez la relève, amusez-vous, moi je me casse" -il a dit ça, s'est essuyé la bouche après avoir vidé son verre de vin, (mais il était déjà saoul) puis il s'est levé de table et il est parti. Sans nouvelles de lui jusqu'à aujourd'hui.
Alors voilà, je me fais plaisir, et tant mieux s'il y a encore des gens qui passent par ici...)

(Ah et au fait, moi c'est Marcus K7, le fils de Maximus.)
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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 15:56

npai

Où l'auteur de ce blog éprouve les pires difficultés à incarner ce con de Maximus.
Il s'en remettra.
Peut-être, Houpah!
En attendant je vous embrasse et vous prie de me pardonner quant à tous les commentaires que je vous dois et que vous avez pris soin de me laisser tout au long de ces années.
Merci.
Vous m'avez fait grandir.
Non je déconne (z'avez cru que j'allais chanter Hélène Ségara hein ?).

Allez, bonne route.

 

Maximus Bob2bob.

 

 

NDLR : Ha Ha.

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 10:28

Je la vois.
Un rayon de soleil sur ma nuque.
J'ai rêvé de ça et voilà que ça arrive, elle et moi, comme dans un rêve.
Dans un rêve où je me pose.
Je sais qu'elle m'attend, j'hésite - quel panneau ? - mais pas longtemps.
Enfin je me repose et plus rien ne bouge.
Tout est si bon.
Et puis ça dure ce que ça dure, et tout se remet en branle.
Je gicle une nuit - me cogne la tempe à l'encoignure de sa porte restée ouverte.
Bordel.

Je suis à terre. J'ai mal.
Elle me demande de garder le sourire.
Ah oui ce panneau là.


 

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 14:24
      Je me souviens que personne n’avait trop prêté attention à lui. A part les quinze kilos qu’il avait à perdre, Stéphane, le type qui venait d’arriver au club n’avait rien de remarquable. Il a salué tout le monde d’un bref signe de tête avant de s’asseoir sur un des bancs et de disparaître dans le nombre. On lui a tous plus ou moins rendu son salut – il se peut que l’un d’entre nous l’ait gratifié d’un «salut mon gros», amical - avant de reprendre nos conversations. Jean-Philippe en avait fini avec ses projets fantasmagoriques autour du cul de Patricia et évoquait maintenant sa douleur récidivante au tendon d’Achille. Pas sûr qu’il puisse courir dimanche prochain. On verrait bien ce qu’allait en dire le kiné mais il y avait de forte chance pour que ce soit une tendinite. Puis chacun s’est levé et nous sommes partis nous entraîner.
Il s’est passé deux bon mois avant que les premiers signes encourageants n’apparaissent. Deux mois de labeur et de douleur pour Stéphane qui n’avait que très peu d’atouts pour faire de la course à pieds une partie de plaisir. Il était gras et court sur pattes, assez épais, et à bien y regarder, son allure bonhomme évoquait autant le dynamisme athlétique qu’un anorexique la bonne charcuterie. Mais il a insisté.
A la fin du troisième mois d’entraînement il franchissait hagard la ligne d’arrivée de sa première course, cramoisi et titubant, balafré d’un long filet de salive courant du coin de sa bouche à son oreille gauche. Tout le club s’était alors empressé de le féliciter pour son courage et sa ténacité et tout le monde l’avait encouragé. Il se peut aussi que quelqu’un ait souligné le mérite qu’il avait de courir avec si peu de prédispositions.
- « J'en reviens pas que t'aies réussi à finir, c'est bien mon gros.»
Hors d’haleine et le regard perdu il avait souri à tout le monde, murmurant timidement
- «Merci, mais il faut vraiment que je perde du poids. Mais ça va aller maintenant.»
Ce n’était que le début mais quelque chose dans son regard, jusque là si effacé, venait de changer. Comme l’intime conviction de parvenir à ses fins, quel qu’en soit le prix à payer. Et de ce jour il n’a plus cessé de progresser, accroché qu’il était à ses entraînements (comme un morback sur les testicules du bas clergé commentait Jean-Philippe). En six mois, il est ainsi passé de deux à six entraînements par semaine. D’une dizaine à soixante, soixante dix, quatre vingt kilomètres hebdomadaires. Au terme d’une année d’efforts acharnés il avait perdu dix kilos, couru toutes les course de la région et se préparait à prendre le départ de son premier marathon. Il était méconnaissable. Stéphane n’avait plus rien du petit gros aux mains moites que nous avions vu arriver un an auparavant. Il était devenu tonique comme une balle bondissante et avalait les heures de courses et les kilomètres comme d’autres les Mac Do. Non content de courir quasiment tous les jours, il s’astreignait maintenant à une diététique draconienne, sans plus de gras, de sucres ni de sauces, certains jours le voyant même sauter un repas (mais jamais un entraînement). Il avait pas mal lu sur Internet et avait fait sienne la méthode qui préconisait l’effort à jeun pour brûler plus de graisses. C’était pour le moins efficace et nous l’observions maintenant continuer à perdre du poids. Jean-Philippe se demandait ce qu’il allait bien pouvoir perdre encore.
- «Attention de ne pas perdre la boule mon gros.»
Lui disait qu’il pouvait encore espérer perdre sept kilos. Il en était convaincu. Stéphane était devenu un de nos meilleurs athlètes. Le plus rapide du club. Il taquinait des sommets, lui qui avait commencé par s'essouffler à trottiner cinq minutes enquillait maintenant les dix kilomètres en moins de trente trois minutes. Il était passé de six à neuf entraînements hebdomadaires et Jean-Philippe, toujours aussi prompt aux saillies racontait à qui voulait l'entendre qu'il ne vivait plus désormais qu’en short et dans sa salle de bains.
- «Stéphane quand tu passes le voir c'est bien simple, soit il sort de la douche, soit il y va.»
Et puis sa femme l’a quitté (peut-être d'ailleurs qu'à cette occasion Jean-Philippe a lancé une vanne désopilante sur ses capacités sexuelles à la satisfaire). Lorsqu’à cette époque, prenant de ses nouvelles j’avais évoqué le sujet avec lui, il m’avait concédé qu’il s’y attendait. Depuis quelques temps maintenant, elle ne comprenait plus ce qui l’animait et lui même avait perdu de vue ce pourquoi elle existait dans sa vie. Sûr qu'il a dû accuser le coup, mais s’il en était affecté, il n’en montrait rien. Mieux, pour tourner la page peut-être, il avait franchi le cap des deux entraînements quotidiens (exception faite du dimanche où il ne courait qu’une seule fois le matin mais deux heures durant). Il se levait désormais chaque jour de l'année à cinq heures pour un footing d’une heure avant d’aller travailler, réservant la soirée pour une séance de vitesse ou d’endurance.
Il a continué à progresser et s’entraîner, à maigrir encore six mois durant (Jean-Philippe parlait de lui comme du squelette musclé). Il avait dépassé ses objectifs et avait en fin de compte perdu dix neuf kilos et gagné trente secondes sur son meilleur temps, passant ainsi sous la barre des trente deux minutes aux dix kilomètres. C’était une performance énorme, presque surhumaine. La victoire de la volonté sur la chance. Il fallait bien reconnaître qu’il était devenu une véritable machine à courir. A ce point d'ailleurs que certaines langues commençaient à se poser la question de savoir comment il parvenait à encaisser une telle dose d'entraînement. Comment, disait Jean-Philippe - dont la tendinite persistante continuait d'affecter beaucoup la qualité de ses entraînements et de ses résultats – comment était-il passé de petit gros ventripotent à ce type sec et rapide comme un coup de trique qui se contentait de trois haricots pour avaler cent vingt kilomètres par semaine. Jean-Philippe laissait entendre qu'il avait la réponse mais préférait par honnêteté et faute de preuve, ne pas médire en évoquant certains sujets délicats. Jean-Philippe qui malgré d'interminables séances de kiné, d'infiltrations et de mésothérapie souffrait toujours plus ou moins de blessure au tendon d’Achille, se remettant un mois pour boiter les deux suivant. Il venait néanmoins toujours aux entraînements mais se contentait la plupart du temps d'un footing léger avant de passer le reste du temps à discuter avant d'aller finalement prendre sa douche. Cela dit ça n'entamait en rien sa jovialité et il continuait de régaler le club de ses vannes bien senties. Sa cible préférée restant Stéphane et son inflexible persévérance qui révélait à n'en pas douter de sévères carences sexuelles. D'après lui, au regard du nombre de kilomètres qu'il s'avalait il y avait de fortes chances pour qu'il dorme la nuit sans autre activité que le sommeil ; sans parler des quantités de légumes qu'il ingurgitait et de son refus obstiné de se marrer autour d'une ou deux bonnes boutanches. Tout cela ne sentait pas bon la joie de vivre et Jean-Philippe claironnait haut et fort en se bidonnant qu'il n'enviait pas le moins du monde cette austérité, fut-elle performante et qu'il préférait de loin sa vie d'alcoolique du week-end à une vie de privation et d'abstinence.
- «Stéphane, clamait-il dans le vestiaire, la dernière fois qu'il a ri c'est quand il s'est percé une cloque sous le pied juste après le marathon de Paris!»
Stéphane de son côté, après trois années d'assiduité à tous les séances du club, à toutes les courses de la région – et au delà, il avait porté haut les couleurs du club aux derniers championnat de France de semi marathon - commençait à nous faire quelques infidélités. Depuis quelques temps maintenant, il n'était pas rare de le voir courir seul. Lui qui mettait un point d'honneur à être présent sur toutes les manifestations de la saison semblait un peu lever le pied. Chose encore impensable il y a peu, il avait manqué la course du club. Jean-Philippe présumait qu'il avait dû maigrir encore et cette fois perdre un os de la tête, à moins qu'il ne fut à cours de Kivavite et qu'il n'osa pas se présenter sans avoir eu sa dose. Jean-Philippe déconnait de plus en plus. Il ne courrait quasiment plus, affichait une mine bouffie et maudissait chaque jour son tendon douloureux. Plus aucun médecin ne trouvait grâce à ses yeux – ces types qui vont chercher le pain en 4x4 Mercedes et qui te disent comment faire du sport, qu'est-ce qu'ils y connaissent à la course à pieds ces veaux ? - et il avait usé la patience de la majorité des kinés du coin tant il semblait que l'origine de ses maux soit plus proche de sa tête que de ses jambes. Si certains d'entre nous avaient essayé de le mettre en garde devant les quantités d'alcool qu'il descendait chaque week-end, ils s'étaient faits renvoyer proprement à leurs vies imparfaites, merci, il savait parfaitement ce qu'il faisait. Il essayait juste de ne pas mourir avant d'être mort, et qu'on se rassure, profiter de la vie faisait partie de ses priorités, plus en tous cas que de battre le record de l'existence la plus ennuyeuse que d'aucuns détenaient.
Et une année s'est ainsi passée sans que l'on ne vit plus Stéphane venir au club. Par hasard j'avais fini par le croiser un soir sur le port. Son large sourire dégageait toujours autant de chaleur, sa générosité vous donnant à penser que sa journée serait plus lumineuse de vous avoir rencontré. Nous avons pris le temps de discuter quelques minutes et de prendre des nouvelles l'un de l'autre. Je l’interrogeai sur ses dernières prouesses sportives. Il hocha la tête avant de me répondre, comme s'il s'attendait à cette question de ma part. Il m'expliqua que désormais il courait beaucoup moins, et surtout pour le plaisir.
- «Tu sais je crois que je n'ai jamais eu l'âme d'un sportif. Franchement je me voyais mal continuer à m'envoyer autant de kilomètres, de souffrance et de privations juste pour le plaisir de l'avoir fait. J'ai eu besoin de ça à un certain moment de ma vie c’est vrai, comme d'une sorte de passion masochiste un peu ; et j'ai vraiment adoré, mais maintenant c'est terminé. Je suis passé à autre chose. Je fais pas mal de théâtre. Je t'avais dis déjà que j'adorais le théâtre ? Non ? Et bien en fait je monte à Paris. J'ai décidé de tenter ma chance. Je viens de rendre mon appart et je pars lundi. J'ai pris une année sabbatique et je vais intégrer le cours Florent.»
Oh ? Super! Ai-je trouvé à lui répondre. Une voiture de pompier est passée près de nous toute sirène hurlante.
- «Ah et Jean-Philippe au fait ? Que devient notre grand déconneur ? Toujours aussi funky ?»
Le mot était choisi. Jean-Philippe avait pris plus de quinze kilos depuis que sa femme Florence l'avait quitté six mois auparavant. Il était devenu alcoolique et buvait maintenant aussi souvent qu'il s'entraînait par le passé (tous les jours). Il commençait à souffrir de delirium et venait de se faire licencier. De fait je sortais à l'instant de l'hôpital où je venais de lui rendre une visite au pavillon des Lauriers, Aile Ouest, Unité de Psychiatrie. Avant ça Jean-Philippe avait fait un séjour de deux mois en chirurgie et réadaptation fonctionnelle où il avait été admis après s'être sectionné le tendon d'Achille droit avec un couteau de cuisine, lui qui n'avait jamais souffert que du gauche. Même si par égard pour Stéphane je ne lui ai rien dit de tout ça.
- «Je n’ai pas trop de nouvelles en fait. Je sais juste que lui non plus ne court plus et qu’il souffre toujours beaucoup de son tendon d’Achille» j'ai dit.
- «Bah, on a tous nos petits points faibles n’est-ce pas ?» a-t-il enchaîné en souriant.
Peut-être en savait-il autant que moi. Mais lui non plus, fair-play, n’en a rien dit. Je l'ai regardé partir vers sa nouvelle vie et me suis moi aussi remis en route. J'avais tout juste le temps de rentrer chez moi prendre une douche et me changer si je voulais ne pas faire attendre Florence.
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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 14:55
On est rentré des courses et quelque chose me disait qu'il ne fallait pas trop que je la ramène. Une sale journée. De la bruine crasseuse depuis le matin. Elle avait glissé sur une merde de chien en arrivant, s'était cognée le tibia sur le caddy en sortant, et j'avais laissé tomber à ses pieds un pack de yaourts natures qui avait explosé en arrosant ses chaussures, ses bas et le bas de sa jupe d'une belle giclée blanchâtre.
- «Laisse !» Avait-elle sifflé entre ses dents quand j'avais sorti un chiffon - propre- du coffre pour la nettoyer.
- «Tu vas faire pire que mieux, je vais le faire, contente-toi s'il te plaît de finir de ranger les courses dans la voiture». Je dois avouer aussi qu'on était le 22 du mois et que j'avais un peu fait exprès d'oublier ma carte bleue à l'appart. Du coup c'est elle qui avait dû régler (122,55 euros).
Donc c'est sûr, comme dit le poète il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour là mais je l'avais connue plus souriante épanouie ravie et plus ruisselante. Depuis quelques temps d'ailleurs, question épanouissement je dois bien avouer que c'était pas Byzance. Elle affichait en permanence une sale humeur, jamais vraiment détendue, comme si elle n'avait plus que des fringues trop petites à se mettre. Ce qui n'était pas le cas vu qu'au moins elle venait de se racheter un petit haut, un jean et tout un stock de dessous (sentant le temps à l'orage j'avais voulu faire une lessive pour l'avancer mais j'avais malencontreusement confondu le bidon d'adoucissant avec celui d'eau de javel). J'ai fini de ranger les courses pendant qu'elle se changeait à la salle de bains. Je me disais que ça serait peut-être une idée d'aller boire un verre au Drugstore, histoire de se changer la tête. J'ai posé le seul yaourt rescapé du crash dans le frigo et suis monté lui en parler. Elle était sortie de la douche et se remaquillait devant le miroir de la salle de bain. Elle avait l'air de sourire en se passant du rouge sur les lèvres. C'était au moins ça. La voir jolie. J'ai posé ma main pour doucement lui caresser la nuque. Elle s'est figée.
- «Est-ce que tu peux arrêter ça s'il te plaît ?»
- «Pardon ma puce ?»
- «Tu le fais exprès n'est-ce pas ? Tu attends que je sois entrain de me maquiller, que j'ai le crayon à yeux posé sur l'œil pour me bousculer, c'est ça ?»
Un instant j'ai pensé qu'elle avait dit le crayon aïeuh mais une intuition fulgurante m'a suggéré de ne pas lui faire répéter.
- «Mais non enfin écoute ma puce je voulais juste te caresser la nuque. Pourquoi voudrais-tu que je te bouscule ?»
- «Parce que tu fais ça sans arrêt. Parce que tu attends toujours que je sois occuper à me maquiller pour venir dans mon dos faire l'abruti à gigoter devant la glace. Et ce que tu appelles me caresser doucement revient à essayer de se maquiller les yeux avec une perceuse. Alors encore une fois, s'il te plaît, fais moi plaisir et arrête de me caresser quand je me maquille. Merci.»
Bon.
Je suis sorti de la salle de bains et suis descendu me chercher une bière que je suis allé boire le nez en l'air sur la terrasse. Je me suis dit qu'il valait mieux laisser passer le grain et j'ai oublié l'idée du Drugstore. Ma puce n'était décidément pas d'humeur. Qui plus est un vendredi soir il y avait des chances pour que l'on tombe sur Patrick et Jeannot. La dernière fois qu'on était sorti ensemble elle avait dû conduire et j'avais vomi dans le panier du chien en rentrant. C'est rien de dire qu'elle n'avait apprécié que très moyennement d'avoir à le doucher à trois heures du matin, le pauvre, lui qui a toujours eu l'eau en horreur. Finalement on passé une soirée calme devant la télé à regarder un match de la NBA. On a peu parlé mais ma puce a eu l'air de se détendre. Je l'ai embrassouillé dans le cou et j'ai même réussi à passer ma main sous son tee-shirt pour lui caresser les seins pendant le match. A minuit nous sommes monté nous coucher et une fois au lit je lui ai demandé si elle voulait qu'on réessaye. Elle a soupiré comme si le chien venait lui annoncer pour la troisième fois qu'il avait échoué au BEPC. Elle a défait ses boucles d'oreilles et m'a dit comme ça.
- «Alors écoutes, d'accord, je veux bien qu'on réessaye encore une fois, mais t'as intérêt à assurer OK ? »
OK. Elle m'avait assené ça comme si on parlait de son dernier ovule. Un instant je me suis demandé si réellement c'était une bonne nouvelle qu'elle accepte qu'on le fasse. Puis elle s'est allongée à mes côtés et les yeux au plafond a ajouté.
- «Allez viens, je croise les doigts.»
J'ai grimpé sur elle en essayant de penser à quelque chose de doux et de sensuel mais pas trop, un peu comme du beurre tiède fondant sur un toast grillé juste comme il faut. Puis elle a éteint la lumière et j'ai donné tout ce que j'avais. Moi aussi j'ai croisé les doigts pour que ça marche. Je n'étais pas expert en psychologie féminine mais je sentais bien que sur ce coup je jouais le renouvellement de mon bail dans son appartement.

J'ai pété le toast. J'avais tellement tout donné que son bassin avait bougé – ce que j'avais pris pour une latte du sommier était en fait le craquement d'un de ses os. Le toubib m'a expliqué en souriant un peu trop que c'était surtout spectaculaire et douloureux les premiers instants – elle avait tellement crié qu'au début je l'avais soupçonnée de simuler, jusqu'à ce qu'elle se mette à hurler comme une alarme - mais que finalement dans une semaine elle serait prête à remettre le couvert. J'ai souri moi aussi à sa blague. Il m'a expliqué aussi que pour le moment elle se reposait et qu'elle ne souhaitait plus me revoir. Jamais.
Je suis repassé à son appart et j'ai remballé toutes mes affaires. J'ai dit au revoir au chien et j'ai appelé Patrick pour lui annoncer que je venais squatter chez lui pour un temps.
Dans le bus j'ai repensé à l'histoire du dernier ovule. Ça m'avait mis quand même une sacrée pression.
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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 08:23


Ils viennent d'annoncer qu'ils étaient à la recherche du conducteur.
Que si quelqu'un l'apercevait il serait aimable de leur signaler.
Sans déconner.

NDLR : Oh et puis rien finalement.
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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 08:54
relativite1.gif
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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 08:19
Ca se passe à quatre heures du matin, mais il s'en serait bien passé.
Il entend le chien qui ronfle en bas, une vraie chaudière. D'ailleurs peut-être est-ce lui qui l'a réveillé ? Peut-être. N'empêche, maintenant il tourne et se retourne dans le lit. Il a chaud et soif. Il faudrait qu'il se lève et descende à la cuisine. Il pourrait boire et se rafraîchir, il se sentirait mieux. Mais la lucidité lui manque et le laisse empêtré dans sa torpeur. Alors il reste là, le cerveau qui tourne à vide, à plein. Ce qu'il a déjà fait, ce qu’il lui reste à faire. La pointe de flèche qui lui empoisonne le cœur. Le jardin est dans un état pitoyable et il faudrait qu’il refasse la cheminée, un de ces jours elle menacera de s’effondrer, puis elle s’effondrera. Il tient autant à tout ça qu'il s'en moque. Après tout.
Le chien ne ronfle plus et le jour se lève. Il est épuisé et se sent refroidir, il remonte les draps sur lui, remonte les genoux, se tourne encore sur le côté et se blottit. Il est six heures et le réveil va sonner.
Il est épuisé. Encore cinq minutes. Il sombre.
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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 23:59
Elle a pris ma main. Moi je ne voulais pas. D'ailleurs je ne voulais rien. Finir mon verre et rentrer. Elle a pris ma main et moi je n’ai pas osé lui dire non. Ça c'est passé comme ça, elle sortait de je ne sais où, elle est passée près de moi, j'ai posé mon verre, je me suis levé de ma chaise et je l’ai suivie. J'ai fait ça sans réfléchir mais l'instant suivant j'étais déjà entrain de regretter. Où est-ce qu'elle m'emmenait ? J'en avais autant envie que de dormir dehors en décembre, mais alors pourquoi ne pas le lui dire ? De quoi avais-je peur ? Et si je lui avais dit non, elle m'aurait pétrifié sur place ? Abandonné sur ma chaise, partie voir ailleurs ? Bah...Qui craint l'ordinaire ? J'aurais dû lui dire, lui opposer jeune fille une verte fin de non recevoir, du genre non merci très peu pour moi, par pitié. Et après ? Elle m'aurait fait grief du manque d’entrain avec lequel j'habillais mes jours ? En ces termes ? Elle aurait eu raison, soit, mais quoi, c'eût été peine perdue, je n'en aurais été que plus morose.
J'imagine que c'est ça mon problème, que tout ce qui est dit à mon sujet est vrai et vérifié, que je suis un triste sire sans plus d'allant qu'une éponge de mer pleurnichant à propos de l'humidité des océans ; un type qui ne sourit que très rarement et qui trouve que les occasions de se réjouir ne fleurissent pas les tombes. La joie de vivre ? Ha Ha! De quoi parle-t-on ? Merci de précisez votre pensée s'il vous plaît, j'ai peur de ne pas comprendre. Mais bien sûr à elle je n'ai rien à expliquer, tout ça n'est abîmé qu'au fond de moi, gravité et inertie confondues.
Elle a pris ma main je me suis levé et je l'ai suivie, avant ça j'avais posé mon verre et maintenant elle rit si fort que je vois rutiler ses trente deux dents en trois D, elle qui n’a pour le moment d’existentiel que les quarante huit kilos de son corps élastique. Elle qui se trémousse devant moi qui renâcle.
Lui dire non. Autant s’atteler à convaincre une ruche, abeilles après abeilles, que le miel colle aux dents.
Elle me hurle quelque chose - du japonais ?- qui dit «Boum Boum Banzaï!» plusieurs fois, j'en compte jusqu'à cinq. Elle ne m'a pas lâché, pas plus que son sourire. Je sens bouger ses doigts fins dans le creux de ma main. Toute la salle remue les épaules et ondule du bassin. C'est pitoyable.
Je hurle avec elle «Boum Boum Banzaï!», cinq fois, avant d'embrasser sa bouche.
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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 20:00
Comme s'il ne se passait rien.
Comme si tu ne sentais rien.
Comme si tu savais tout.
Comme si tu avais tout.
Comme si tu gardais tout.
Comme si tu n'étais perdue.
Comme si c'était possible.
Non mais vraiment.
Non mais des fois.
Comme si tu n'avais plus envie.
Comme si tu avais déjà tout dit.
Comme si plus rien ne comptait.
Comme si de rien n'était.
Comme si ton cœur ne battait.
Comme si comme ça.
Comme si tu n'aimais pas ça.
Non mais vraiment.
Non mais des fois.
Pas à moi.
Tu dois me prendre pour un autre.
Ça ne marche pas.
Allez, on recommence.
S'il te plaît.
Embrasse-moi.
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