Je prends une gorgée de Jack Daniel's. On est dans les loges, à l'étage.
Y là une bonne douzaine de zigs, tous comme nous, excités et joyeux, content d'être heureux, tous des idiots.
Ca bourdonne. On se marre sans arrêt. Je prends une gorgée de Jack Daniel's. Le Capitaine me balance un truc en souriant. C'est rien de dire qu'il y a beaucoup de bruit. Ca gueule. J'ai pas compris mais je souris quand même. Ca gueule en bas aussi, le public applaudit. Je prends une gorgée de Jack Daniel's. Steeve Ninive saute sur place en se frappant la poitrine. Oubah Oubah! Ca chauffe ! Je prends une gorgée de Jack Daniel's. Il fait chaud, très chaud même. La pièce où nous sommes tous bourrés ne doit pas faire plus de quinze mètres carrés, on se pousse on se frotte, tu peux te pousser Tony s'te plaît, je voudrais m'accorder. De nouveau on entend le public qui rugit dans la salle, un œil par la trappe, les types avant nous sont entrain de faire un carton. Tony le batteur me demande si je veux une claque sur le bulbe. Je dis non. Je prends une gorgée de Jack Daniel's. C'est l'heure. On entend les applaudissements qui diminuent. The Wig me pose une main sur l'épaule, me demande une gorgée de Jack Daniel's avant d'y aller. Pas de problème garçon. Du coup ça m'a donné envie aussi et je prends une gorgée de Jack Daniel's. Nous descendons l'escalier maintenant, ça tangue mais ça tient bon, c'est parti !
On débouche sur le bar puis on contourne le public par un corridor pour arriver sur la scène. Il fait encore plus chaud que là-haut. C'est intenable. La chaleur de projecteurs nous achèvent. Vite à boire!!!
One two...Tant pis, c'est trop tard...
Voilà. On vient de sortir de scène. C'était géant. Je suis en sueur. Je m'essuie. Je prends une gorgée de Jack Daniel's. J'ai du mal à réaliser. Tout s'est passé très vite. 20 ans.
NDLR : La photo doit dater du printemps 1989, prise au théâtre des Docks, Rue de Belterre à Boulogne sur mer,
où nous avons eu la chance immense et à plusieurs reprises de monter sur scène faire l'arsouille.
Bon alors voilà, c'est un peu une sorte d'anniversaire d'il y a vingt ans Los Bingaros (qu'on s'appellait).
Fait pas un peu chaud là d'un coup ? Et si je prenais un peu de Jack Daniel's histoire de me rafraîchir ?
Ou alors du jambon.
Et bien sûr, cet article est dédié de tout coeur au Capitaine,
éternel flambeau allumé éclairant la déconne de son génie à moteur.
Le Capitaine sans qui...etc... etc...
(je sais qu'il va ajouter "et Laverdure", je le sais...)