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27 janvier 2006 5 27 /01 /janvier /2006 16:18

Si on pense que la représentation purement conceptuelle de la divinité est née avec l’exigence de dépasser la "phase" de l’anthropomorphisme et de "purifier" la pensée philosophique de tout résidu anthropomorphique, on ne peut pas ne pas être frappé par la piètre réussite de l’entreprise, puisque le résultat obtenu est pour l’essentiel contraire aux intentions de départ. Concevoir Dieu en des termes conceptuels revient à le définir sur la base de catégories élaborées par l’esprit humain et lui attribuer des propriétés qui, directement ou indirectement, appartiennent à l’homme, qu’elles soient extrêmement subtiles et abstraites ou tout simplement pensées en un sens éminent et portées au plus haut degré. En ce sens concevoir Dieu comme Être, Principe, Cause, Pensée, Raison, Valeur, Personne, Bonté, Providence, et ainsi de suite, est toujours un katÆ a[nJrwpon levgein, qui confère à de telles conceptions de la divinité un caractère substantiellement anthropomorphique, bien que de manière voilée.
La source d’où l’homme peut tirer une idée de raison et de rationalité, ou de personne et de personnalité est sa propre expérience intime, et les concepts philosophiques sont généralement pensés par l’esprit humain ex analogia hominis. Il en résulte que définir philosophiquement Dieu comme Raison ou Personne, ou bien lui attribuer conceptuellement la rationalité ou la personnalité, ou le désigner plus généralement par un concept philosophique, ou encore le penser avec des catégories philosophiques, est en réalité beaucoup plus anthropomorphique que de ne pas se faire de Dieu une représentation clairement symbolique, ou, pourquoi pas, manifestement humaine. Car les concepts et les catégories, bien que se présentant comme purement rationnels et complètement déshumanisés, ne parviennent pas à dissimuler tout à fait, comme ils le voudraient pourtant, leur origine analogique et, en tout cas, finissent par réintroduire l’inobjectivable dans le système des catégories de la pensée humaine de manière réductrice et objectivante, tandis que la forme humaine dans son symbolisme est de nature à offrir à l’inobjectivable un lieu approprié à son imprésentabilité à ce qu’elle a d’inépuisable et d’ineffable. Il en résulte que l’anthropomorphisme conceptuel est plus anthropomorphique que l’anthropomorphisme symbolique d’autant plus que celui-ci est exprimé et professé et celui-là inavoué et caché.
Ces considérations ouvrent la voie à la distinction des deux genres d’anthropomorphisme: celui qui est conceptuel, caché et tacite, gouverné par le principe de l’explicitation objectivante et celui qui est symbolique, conscient et déclaré, dominé par la relance de ce qui ne s’épuise jamais. À l’égard de la divinité et par rapport au cœur même de la réalité, l’anthropomorphisme manifeste exprimé par le symbole et par le mythe est beaucoup plus éloquent, parlant et suggestif que ne l’est l’anthropomorphisme occulte, enfermé dans des conceptions purement conceptuelles et philosophiques de Dieu. On peut parler à cet égard d’un anthropomorphisme pur et authentique qui est celui, ouvert et reconnu, du symbole et du mythe, et d’un anthropomorphisme dégradé et trompeur qui est celui, latent et caché, que l’on trouve dans certaines doctrines philosophiques de la divinité: seul le premier, manifeste et déclaré, est révélatoire, tandis que le second, occulte et masqué, est en réalité faux et mystifiant.
Ailleurs, j’ai défini le second comme mythologique, ce qui revient à dire artificiel, non poétique, réservant au premier la qualité de mythique, plus significative et prégnante. Pour expliquer sommairement ces termes je dirai avant tout que le mythe, qui tend à atteindre le cœur même de la réalité et à en donner une image révélatoire tout en étant bien conscient du caractère inobjectivable de cet objectif, est une description symbolique de la divinité et une narration poétique de ses actes qui est, pourrait-on dire, le récit de cette liberté absolue et originaire, à la source même du réel. Dans ce récit on rencontre, dans une harmonieuse convergence et dans une unité indissoluble, l’aspect mytho-poïétique de l’imagination la plus vivace et l’aspect manifeste de la vérité, de sorte que l’on ne sait pas ce qui dans le mythe est le plus évident, l’élan de l’invention ou l’impétuosité de la révélation. Car la profondeur et la fantaisie4 sont en lui tellement inséparables que l’une est devenue désormais la forme de l’autre. On se rappelle que la vérité ne peut s’offrir à l’homme qu’à travers une faculté humaine ardente comme la fantaisie, qu’elle soit poétique ou spéculative, laquelle se perdrait néanmoins dans les caprices de l’inspiration si elle ne faisait d’elle-même le siège approprié de la vérité, qui s’offre et même s’impose à elle, y habite à l’aise et, d’une certaine manière, la possède. La connaissance de la vérité, quand la vérité ne se retire pas, obscurcie par une trahison qui la rejette et la nie, est quelque chose qui coule tellement de source, qui est si radicale et originaire que cela revient à dire qu’on ne peut posséder la vérité qu’en étant soi-même possédé par elle. C’est pourquoi dans le mythe, l’élévation de la fantaisie et la profondeur de la pensée vont de pair et s’alimentent réciproquement, sans que l’on sache laquelle est la plus admirable tant justement leur conjonction est extraordinaire et prodigieuse.
Mais la description philosophique de la divinité, faite de définitions, concepts, raisonnements et démonstrations a un caractère nécessairement dérivé, comme s’il s’agissait d’une description ajoutée et d’un édifice surélevé, qui, en tant que tel, n’a pas le caractère originaire, spontané, poétique du mythe, et mérite plutôt le nom de mythologie. Puisque la divinité n’est pas concept philosophique, mais centre de l’expérience religieuse, toute tentative de définition conceptuelle est mythologique, d’autant plus mythologique qu’elle est plus conceptuelle, surtout quand la conceptualisation effectuée ignore son propre caractère objectivant tout en étant inconsciente de sa nature anthropomorphique. La mystification consiste alors en ce que ces conceptions — non parce qu’elles ne s’en rendent pas compte ou parce qu’elles les laissent de côté — cessent d’être objectivantes et anthropomorphiques entraînant en elle le déphasage interne qui les rend trompeuses. L’élément anthropomorphique intervient aussi bien dans le mythe que dans la mythologie ainsi compris, soit spontanément à travers la liberté de l’invention, soit de manière occulte à travers les catégories de la pensée humaine; d’où la différence entre un anthropomorphisme mythique, poétique, spontané, révélatoire où prime, à travers les mouvements de la fantaisie humaine, l’urgence de la vérité dans son inobjectivable transcendance tout comme un anthropomorphisme mythologique, philosophique, artificiel, mystifiant, où la pureté présumée du concept masque le caractère purement humain de la réflexion et de la qualification conceptuelle.

Alors les mecs, il parle de quoi le texte ?

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commentaires

J
Hummm..."katÆ a[nJrwpon levgein"c'est quoi, ça ?
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L
quoi??? Un sac en peau z'(b)ob  fati maison que tu m'as offert l'été dernier????!!!!;););)
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B
Oups...désolé...me souvenais que c'était une photo d'une nana que je connaissais mais je savais pu qui (y en a tellement aussi....) Ha c'est toi alors...je me disais que je connaissais le sac à main mais je croyais que c'était celui de ma soeur...
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L
Tu serais gentil de ne pas associer une photo de moi avec un tel message s'te plait, ou alors, tu demandes avant honey!;)
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B
Hu hu...c'était LA bonne réponse bien sûr...
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