14 février 2009
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11:54
Pendant ce temps, à l'autre bout de la ville...
-" Vous savez quoi Patricia mon petit ? "
-" Non Monsieur Maximus, quoi ?"
-" Tel que vous me voyez là, je jubile ; comme un dingue."
-" Ah bon ? "
-"Oh oui Patricia, et pas qu'un peu. Je peux même vous dire qu'il y a longtemps que je n'avais pas jubilé comme ça"
-"Ah c'est marrant ça tiens, maintenant que vous le dîtes moi aussi ça me gratte ; là entre les homos clac. Ca doit être les oreillers en prunes. Vous voulez que je vous soulage Monsieur Maxi mousse ? C'est où qu' vous jubilez dîtes-moi un peu ? "
-"..."
-"..."
-"Patricia ?"
-"Oui monsieur Maxilus ?"
-"Avouez en fait, vous vous foutez de ma gueule depuis le début ? Vous le faîtes exprès
n'est-ce pas ? Vous me prenez pour un con ? Les cétacées, les homos crac, tout ça là, votre air surpris de toujours avoir cinq orgasmes à chaque mot que vous sortez ?"
-"Ben non pourquoi vous dîtes ça Monsieur Maskilus ?"
-"Maximus Patricia. Pour rien. L'étrange impression que vous n'êtes pas celle..comme si ce n'était pas moi qui...Bah ce n'est rien, laissez tomber. Allez, on se finit cette partie ?"
-"Echec et mat Monsieur Naxipus!"
-"'tain merde Patricia, on joue au rami là !"
Dans le froissement sensuel du polyester de sa blouse, Patricia décroise ses deux magnifiques jambes fuselées du noir de ses bas et se lève pour quitter la chambre. Dans la touffeur de la nuit australe, le claquement érotique de ses hauts talons résonne séchement sur le carrelage impeccablement lustré du couloir de l'hôpital Valérie Mairesse. Patricia laisse Maximus seul, la tête entre les mains, en proie au terrible doute de l'homme qui ne savait pas qu'il doutait.
-" Ah bon ? "
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Maximus Bob2bob
12 février 2009
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Maximus Bob2bob
9 février 2009
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23:12
Je me souviens d'un soir, triste où je bandais mou.
J'avais envie de toi, un peu, mais pas beaucoup.
Tu m'as dit t'en fais pas ça rest'ra entre nous.
Je suis rentré chez moi, la confiance ça change tout.
Arrivé dans ma rue il y avait un monde fou,
Les voisins la voisine si ça c'est pas relou,
Tenaient de grandes pancartes fixées avec des clous,
Qui me disaient alors, y parait qu' tu bandes mou ?
Salope.
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Maximus Bob2bob
6 février 2009
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Je ne sais plus par quel miracle j'avais réussi à faire ça.
J'ai rencontré cette fille à la sortie du cinéma de quartier où passait Va vis et deviens, ce film si bouleversant. Figée debout sur le trottoir elle sanglotait en silence et recueillait délicatement ses larmes du revers de son index, comme pour leur épargner une chute qui aurait ajouté à son chagrin. Je lui ai tendu un mouchoir, puis sur la pointe des pieds, je l'ai invitée à venir prendre un verre, discuter du film et de ses bouleversements. Elle a accepté, elle m'a dit « Oui je veux bien » en souriant. Un camion de pompiers est passé à toute allure en déchirant l'air du soir de ces sirènes hurlantes. Les types dans la cabine tiraient de ces tronches. Bon sang fallait espérer pour la victime qu'elle soit salement amochée, qu'ils n'y allaient pas pour rien, que ces types ne se déplaçaient pas pour les vertiges d'un chat moisi coincé sur le toit de la maison d'en face. De nouveau je lui ai proposé qu'on aille s'asseoir devant un verre. Et de nouveau elle a acquiescé «Et bien oui, allons-y alors ». Ce n'était donc pas une méprise, elle était vraiment d'accord.
Elle s'appelait Paula et était étudiante dans une école de cinéma où elle apprenait à écrire des scenarii. Les histoires elle connaissait, elle aimait beaucoup ça ; mais à bien y réfléchir m'expliquait-elle, on pouvait douter de la créativité même de son futur métier ; d'après elle la vie se chargeait d'écrire les plus fortes et les plus tragiques histoires humaines, ramenant tout bien considéré au rang de copiste, au mieux d'arrangeur, le travail du scénariste. J'ai dit oui. Oui c'est vrai. J'avais la bouche ouverte et j'avalais chacune de ses phrases comme autant de douceurs sucrées. Elle buvait une liqueur translucide dans un grand verre ballon où tanguait un glaçon. Je l'accompagnais de mes verres de vin rouge. Plusieurs fois elle s'était arrêtée de parler et m'avait souri ; sa bouche entrouverte sur le contraste de ses dents me donnait alors à envisager l'idéal d'un baiser. J'avais aussi perçu la finesse de ses oreilles derrière lesquelles, de temps à autre, elle ramenait d'un geste lent les boucles de ses cheveux noirs ; la douceur de ses mains jointes en prière aux longs doigts si fins ; la sensualité de ses yeux verts entrain de me fixer - devrait-je dire de me scotcher. Elle était extraordinairement belle, incroyable de vie. Je la voyais flotter en face moi sans subir de ce monde la moindre gravité. Il y a fort à parier qu'à cet instant précis j'avais l'air plus idiot que d'habitude.
Le patron a commencé à empiler les chaises de son bistrot et nous sommes sortis. Il était une heure du matin et nous marchions maintenant l'un à côté de l'autre. Elle m'a expliqué comme ça qu'elle devait se lever tôt demain matin, qu'elle prenait un train pour Lisbonne à huit heures qui la conduirait au festival européen du court-métrage.
-« Si je dors chez toi tu pourras me réveiller ? me demanda-t-elle. C'est important je ne peux pas me permettre de manquer ce rendez-vous. »
A présent Paula fume une cigarette assise sur mon lit. Je prépare le café en fredonnant, l'air de rien. Un nouveau jour se lève. Je ne sais toujours pas par quel miracle j'ai réussi à faire ça.
Pour les impromptus littéraires, la consigne : le texte devait débuter par "Je ne sais plus par quel miracle..." et évoquer un ou plusieurs moyen de transport.
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Maximus Bob2bob
5 février 2009
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15:23
Notez bien que je n'ai rien dit sur l'attitude de quelque responsable religieux que ce soit.
Notez bien que je pense sincérement qu'il n'y a plus rien à dire sur l'attitude de quelque responsable religieux que ce soit.
Notez aussi que si par erreur je devais dire quelque chose,
je dirais qu'ils agissent chacun pour devenir la source des problèmes et jamais la solution.
Mais évidemment je n'ai rien dit.
Je dis évidemment parce que ça crève les yeux.
Mais pas que. Ca arrache les jambes aussi.
Ha Ha!
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Mal aux dents
28 janvier 2009
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11:45

-« Jean-Mich !? T'es là !?
-« Ouais attends j'repique la sa.. lo..pe...rie de ligne han! »
-« Y Mamar qui demande si t'auras le temps ce soir pour son caméscope ? »
-« Qui ça ? Bordel j'entends rien avec le vent... »
-« MAMAR ! Y demande pour le décalage sur ses vidéos si t'as trouvé quelque chose ? »
-« MAMAR ? Et y veut quoi tu dis ? Approche-toi j'entends p-ha ! - Chtong ! Ayé, j'ai coincé l'bazard.»
-« Je peux PAS m'approcher tu sais bien que j'ai la trouille du vide. Remonte s'il teup, que je t'explique...»
-« Pas maintenant. Laisse-moi encore cinq minutes Patrick, je termine la bidouille sur ce fils de de sa race de multiplexeur et paf ! A nous le Turbo Beijing ADSL gratos! Vas-y je te rejoins au pressing. Faut que je récupère mon survêt rouge. »
-« OK ben ad t'à l'heure alors Jean-Mich'. Et oublie pas la soirée Welsh Attitude, soit pas en retard. »
-« K man. A tout'»
Patrick s'éloigne en marmonnant et l'on entend Jean-Mich en contrebas de son a-pic siffler le motif de Kashmir que le vent emporte vers les sommets enneigés des hauts plateaux du Kham.
-« Bon alors voyons voir ce foutu câblage...j'ai une de ces dalles moi...».
Pour les impromptus littéraires, la photo pour illustrer le thème, "décalage".
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Maximus Bob2bob
17 janvier 2009
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11:50
Puisqu’on en parle ça me rappelle mon voyage en Norvège quand j’avais rencontré Bruce Springstaff.
J’avais eu cette chance à l’époque d’être invité à un festival et, un peu intimidé et ne sachant quoi dire, je lui avais demandé comme ça si ça gazait pour lui le business des sosies. Il m’avait expliqué un tantinet désapointé que les temps étaient de plus en plus difficiles et que les gens n’étaient plus aussi fans de Stewie Wonder et de Supersticious.
-"Ainsi donc vous êtes le sosie de Stewie Wonder ?" lui avais-je demandé.
-"Ben oui. C'est moi." m'avait-il répondu triomphant.
Enhardi, je m’étais permis de lui faire remarquer qu’il était d’assez petite taille et que sa chevelure et ses rouflaquettes illuminaient d’un roux flamboyant la peau blanche de son visage grêlé (Je n'ai rien osé dire au sujet de sa jambe gauche amputée).
Pour toute réponse il avait alors tenté de me frapper la tête de sa canne blanche, me ratant de peu et pulvérisant au passage le vase de faïence qu’il venait de gagner.
A-ah ! La Norvège quand j’y repense. C’est vraiment un pays nordique.
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Maximus Bob2bob
16 janvier 2009
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09:56
...plus les filles se sentent moches plus elles font des problèmes, les déesses que personne n'ose même approcher sont de vraies amoureuses, elles disent "oui" elle disent "non", elles disent quelquefois "peut-être" mais toujours avec cette élégance qu'ont les gros chiens qui savent qu'ils vous tuent quand ils veulent et vous mordillent les doigts avec délicatesse.
Extrait de la nouvelle "Tous les bars de zanzibar" de David McNeil.
NDLR : Essayons chaque vendredi de proposer une phrase un sentence que nous avons lue et beaucoup aimée.
PS T'as vu il parle à la première personne du pluriel maintenant le Maximus. Faut pas demander à quoi il garbure.
14 janvier 2009
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08:46
Plutôt que d'écrire des fadaises ressassées sur Gaza, j'ai trouvé un article clair et intéressant sur Bakchich Info qui évoque le conflit et la position d'un intellectuel palestinien, Edward Saïd, aujourd'hui disparu, qui dès 1998 prônait une troisième voie pour donner une chance à la paix ; voie qui passerait selon lui par une démocratie pluriculturelle, plurireligieuse et pluriethnique (mon Dieu, un état laïc).
C'est ici.
Et à la demande de SoleildeBrousse pugnace mais t'as raison faut demander sinon t'as rien, l'article original d'Edward Saïd paru dans le Monde Diplomatique en Août 1998, ici en français, ici en version originale. Serviteur. Ü
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Mal aux dents
8 janvier 2009
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16:49
Je souhaitais juste relever mon courrier, en paix, et voilà (l'image des liens commerciaux en dessous) ce qui s'est affiché dans la colonne de droite.
Bon je sais bien que vous en avez vu d'autres, des pires et des plus odieuses, que c'est comme ça maintenant, que la vie c'est pas du bubble-gum et qu'on ne vit pas au pays des stroumphfs, je sais bien. Mais là, ce soir, pendant que le jour se meurt et que le monde décline...enfin voilà, comment dire...ce mélange, la vulgarité, la trivialité, Dieu les chaussures le sexe et le suicide...
Beauté, dignité oubliées...Fatigué moi...Je vais reprendre une bière...
NDLR : Certes, le monde est aux mains d'escogriffes dont l'indigence nous appuye dessus chaque jour un peu plus. Certes.
D'ailleurs je soupire à peine tant je sais bien que le temps des sirènes et des alarmes est passé.
A l'époque si on avait su, on aurait écrit un truc du genre "Alertez les bébés". Ouaip.
Mais aujourd'hui plus personne pour s'en inquièter ni résister à un ennemi qui ne dit pas son nom, dont on doute même de l'existence puisque que personne ne le combat.
(T'as vu ça déchire hein ?¨)
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Mal aux dents