Ca se passe à quatre heures du matin, mais il s'en serait bien passé.
Il entend le chien qui ronfle en bas, une vraie chaudière. D'ailleurs peut-être est-ce lui qui l'a réveillé ? Peut-être. N'empêche, maintenant il tourne et se retourne dans le lit. Il a chaud et soif. Il faudrait qu'il se lève et descende à la cuisine. Il pourrait boire et se rafraîchir, il se sentirait mieux. Mais la lucidité lui manque et le laisse empêtré dans sa torpeur. Alors il reste là, le cerveau qui tourne à vide, à plein. Ce qu'il a déjà fait, ce qu’il lui reste à faire. La pointe de flèche qui lui empoisonne le cœur. Le jardin est dans un état pitoyable et il faudrait qu’il refasse la cheminée, un de ces jours elle menacera de s’effondrer, puis elle s’effondrera. Il tient autant à tout ça qu'il s'en moque. Après tout.
Le chien ne ronfle plus et le jour se lève. Il est épuisé et se sent refroidir, il remonte les draps sur lui, remonte les genoux, se tourne encore sur le côté et se blottit. Il est six heures et le réveil va sonner.
Il est épuisé. Encore cinq minutes. Il sombre.