A mon signal, amène le dessert!
Sans rire, est-ce qu'on peut dire sans surjouer qu'on aime pas l'été ?
Franchement ? Qui peut dire ça ? Un emmerdeur ? Un peine à jouir ?
Un type qui renacle, qui traîne les pieds, un de ceux qui ergote pour le simple plaisir du verbe ?
Rien ne va jamais assez bien, c'est ça ?
Et la douceur de vivre ? Laisser aller, ralentir, laisser venir et humer le vent du soir, la tête au ciel, les pieds nus foulant la grève. Goûter à l'onctuosité de ces brefs instants, car on le sait bien, tout ça ne va pas durer, la vie va se durcir et ce n'est pas cet hiver qu'il faudra se réjouir du parfum des fruits ou de la lumière du matin n'est-ce pas ?
Bien sûr que non.
Il n'y a rien de mieux que l'eau et la chaleur, le vent tiède et léger sur la peau. Je ne connais rien de mieux que la douceur d'un été.
(Enfin si, pour être tout à fait précis, ta bouche tes baisers, tes caresses tes seins ton cul ton rire et les milles attentions que tu me portais me donnaient au moins - au moins! je dis - autant envie de vivre longtemps que le plus lumineux des grands étés. Mais quoi, nous voilà au beau milieu de juillet, et plus aucunes nouvelles de toi.
Alors il me reste l'été. Et quel triste sire je serais pour dire que je n'aime pas l'été.
Non mais vraiment, sans déconner.)