A mon signal, amène le dessert!
Avant, pour être aux premières loges d’un grand voire très grand concert, fallait vraiment y aller, en vouloir à mort. Se lever très tôt, faire la route dans une bagnole un peu pourrie et voyager mal assis. Pas de clim, 5 fumeurs sur 6 passagers, vitres fermées - elles sont flinguées en fait vaut mieux pas y toucher - ne pas vomir sur Sylvie et surtout arriver avant les autres. Et c'est pas tout, une fois sur place, puisque malins vous aviez pris de l’avance, il fallait encore tenir, s'asseoir et attendre des heures, le cul dans l'herbe écrasés de chaleur, trempés de sueur ou flicflacants des pieds à la tête dans les flaques. Accepter de perdre de longues longues heures de votre temps. Fumer, boire discuter de tout de rien, sourire aux gens autour de vous (gens dont on savait du coup quelles vibrations les transcendaient puisqu’ils étaient là pour les mêmes raisons que vous. Et ça niveau chaleur humaine, les vibrations, ça change tout. Pour vous dire il n’était pas rare que pour passer tout le temps qu’on avait à perdre ensemble on se mettait à avoir des rapports sexuels. Enfin je dis on, mais en fait c’est surtout Pascal, mais bon je vais pas rentrer dans ce genre d’histoire, là n’est pas le propos, fin de la parenthèse).
Alors donc la journée pouvait y passer, mais peu nous importait, avec le soir venait la récompense, the beautiful reward qui nous faisait oublier autant la fatigue que les saucisses Caby froides (et là je parle de nourriture), et c’était parti pour deux ou trois heures de bruit, de fureur et de Rock’n roll ; et tout ça bien sûr à dix mètres maxi de la scène, ce qui donnait une dimension incomparable à ce qui se passait sur la scène. Nous avions atteint notre but et étions si proches des artistes et de l'extase totale que, par exemple, en plus de se trémousser comme des folles, les filles pouvaient compter à loisir les poils blonds du pubis de Robert Plant, quand de notre côté, impreignés de l'âme du Rock, nous étions à même d'apprécier jusqu'à la dextérité du petit doigt gauche de Jimmy Page quand il mettait le feu du diable à Since I’ve been loving you.
Ou le contraire (je veux dire par là qu’il y avait aussi des filles qui appréciaient la dextérité du petit doigt gauche de Jimmy Page, mais pas que...(oui enfin, certains types - pas moi hein - comptaient aussi les poils blonds vénitiens de Robert Plant mais tout en ne quittant pas – de l’autre œil – la Gibson de Jimmy Page – et certaines filles appréciaient la dextérité du petit doigt gauche de Jimmy mais pas seulement, car bien sûr il y avait Pascal avec nous et encore une fois sans rien vouloir révéler – c’est un garçon rangé des voitures aujourd’hui - je peux dire qu’à l’époque les filles appréciaient toutes les parties de son corps, mon salaud !
Je ne peux pas tout raconter mais quand même, fallait voir comment il se la donnait l’animal. Et Thérèse, et Martine et Chantal et Belinda et Patrick et Michèle, et la boulangère et la pharmacienne (et bonjour madame, vous n’auriez pas un truc j’ai la bite qui clignote et j’arrive plus à pisser tellement ça brûle ?)…
Halala, ouais enfin bon, il avait tout compris à la vie celui-là.
Moi personnellement je me suis toujours demandé si c’était vrai qu’il se mettait un bout de tuyau d’arrosage dans le calbut (Robert Plant je veux dire, pas Pascal. Pour Pascal ma sœur avait couché avec lui alors je savais). De si près qu’on était de la scène on arrivait quand même pas à dire. Et puis on s’en foutait en vrai, après tout il pouvait bien se la raconter comme il voulait avec son hypertrophie du sgeg, nous on était aux premiers rangs d’un immense événement musical dont nos esprits allaient se repaître des années durant et c’est bien tout ce qui comptait – même si dans la voiture au retour c’était quand même important d’avoir une place à côté de Sylvie au cas ou on aurait voulu se reposer la tête de toute cette agitation sur un de ses seins.
Bon alors je vais être franc avec vous, je viens de me relire vite fait là, et j’ai carrément oublié pourquoi j’ai commencé à raconter tout ça (mis à part le truc sur la poitrine de Sylvie et le fait que de toutes façons c’est toujours Pascal qui la trombinait à l’arrière du fourgon. Mais allez, ça on arrête d’en parler parce que ça m’énerve et je vais finir par tout raconter au sujet de l’âne galeux et des problèmes dermatologiques que certains ont rencontré après un concert de Try Yann à Berck, et comme c’est pas mon genre de balancer je préfère arrêter là, si vous voyez ce que je veux dire…) Donc ça mis à part, je sais plus. Bon pas grave après tout ça ne devait pas être si important que ça.
Bon ben je vous laisse alors, à bientôt. Tiens je vous mets quand même une vidéo de Led Zep, ça peut pas faire de mal. Salut hein.