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A mon signal, amène le dessert!

Intempérie (de la neige en mai).

On s’est tous retrouvés dehors à discuter de nos vies et fumer nos clopes, tous groupés sur le coin comme si on attendait pour rentrer au théâtre. Tout le monde souriait, pas la franche rigolade on n’était pas au cirque non plus, mais suffisamment pour rendre l’instant supportable. D'ailleurs l’air était très doux, le mois de mai en rajoutait et il y avait des fleurs partout. Puis il s’est mis à neiger. Quelqu’un a dit ça en tapotant son mégot.
-« Hé les gars, il neige. »
On s'est arrêté de parler. Il neigeait. On a levé les yeux au ciel et les flocons se sont mis à tomber des nues, aussi lentement et consciencieusement que le temps qui passe. Ca a duré quelques minutes pendant lesquelles on n’a plus rien entendu que nos souffles tendus exhalant la fumée de nos cigarettes. Nos pas sur le gravier.
Le vent s'est levé et le soleil n'a plus suffi à réchauffer l'air. La cérémonie venait de s'achever.
Nous sommes sortis, quelques instants sur le trottoir, avant de nous disperser.
Sur la route du retour en quittant la ville je me suis demandé si le reste du temps on faisait semblant, si les sourires et les silences étaient une forme d’élégance et de savoir vivre, ou bien si certains d’entre nous étaient sincères et n'avaient aucune idée de l’Absurde. Après ça j'en ai eu marre de pleurer et je me souviens que j'ai monté le son des guitares et que j'ai chanté une vieille chanson d'Alain Bashung, Volontaire. A tue-tête et très faux.
Mais on s'en fout, c'était bon quand même.

"…Réalité réalités, punition exemplaire..."


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S
pfffiou, c'est quand même facétieux de se dire que les moments qui nous inspirent le plus sont ceux pendant lesquels on regarde les étoiles briller dans le ciel et nous balancer des paillettes célestes dans les yeux ainsi que ceux pendant lesquels on regarde au fond d'un trou noir, les souliers tout crottés et dans l'attente du coup de pied au cul (qu'on imagine salvateur) qui nous donnera l'élan pour nous y jeter.Superbe, encore une fois.
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M
<br /> Merci merci Stipe. Comme quoi t'as bien fait de rejoindre la congrégation des Catholic girls et leur choeur de réclamation à l'encontre de cette vacuité qui m'avait submergé. Je vous en remercie<br /> encore.<br /> Quant au trou noir qui nous inspire comme tu dis, peut-être est-ce parce qu'il est sur la terre comme au ciel (comme dit l'autre) ...Laisse<br /> tomber, j'ai la crève et la tête lourde...<br /> <br /> <br />
C
une tranche de vie comme j'aime...
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M
<br /> J'ai des amis proches ou lointains,<br /> j'ai des amis dans tous les coins.<br /> Depuis que la terre est ronde...<br /> <br /> Oui enfin je voulais dire...bah vous savez quoi, ce n'est pas une réponse à CE commentaire mais c'est une réponse quand même.<br /> <br /> NDLR : J'ai une question pour vous : Cela se voit-il que je rame ? (ha ha...)<br /> <br /> <br />
O
touchée
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M
<br /> Un plaisir de plus en plus rare (un mot d'Oviri).<br /> <br /> <br />
P
bah moi chais pas quoi dire, là, alors tiens, je vais chanter du Bashung aussi... 'peut pas faire de mal.
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M
<br /> Ca fait même beaucoup de bien.<br /> <br /> J'adresse aux rivères,<br /> des lettres de brume,<br /> Les anniversaires,<br /> j'ai l'air dans la lune mais je veille,<br /> Sur un grain de toute beauté.<br /> <br /> <br />
H
soigner la réalité a coup de Bashung, c'est quand même bon non ?
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M
<br /> Si si, c'est tout bon même. Souvent d'ailleurs je n'ai pas d'autre rémède.<br /> <br /> <br />